L'exceptionnel
ensoleillement du printemps et de l'été 2003 amenèrent pour cette année une grande fertilité des bourgeons, et donc un fort potentiel quantitatif. Comme climatiquement 2004 a été somme toute
classique, la qualité et la personnalité des vins obtenus dépendra essentiellement de la conduite et de la maîtrise des opérations viticoles.
Globalement l'hiver a été froid et sec, et le démarrage de la végétation fut plutôt tardif et lent. Après un mois de mai relativement chaud et humide, la floraison des merlots, début juin, a été
rapide; celle des Cabernets est intervenue ensuite, mais dès ce stade apparaissait un léger retard par rapport aux moyennes, dans un mois cependant chaud
(+ 2 °C par rapport à la
normale trentenaire).
L'été n'a pas connu de températures très élevées, mais un bon ensoleillement, en juillet surtout. Prenant à contre-pied nos hommes politiques, Août fut plutôt humide et frais. Après une véraison
survenant à une époque normale, vers le 10 Août, les conditions de la maturation ont été favorables, avec un mois de septembre ensoleillé, chaud le jour et frais la nuit, et octobre plutôt chaud (+
1,7 °C par rapport aux normales). Les raisins ont ainsi pu mûrir lentement, accumulant matières colorantes et parfums.
Les baies présentaient cette année relativement peu de pépins, et lors des vendanges (du 28/09 au 25/10) elles étaient riches, avec un équilibre sucres/acides proche de ceux des années 98 à 2002. La
période de maturation comptera parmi les plus longues de notre histoire. Les vins, après des macérations longues, sont denses, pleins, mûrs, bien aromatiques, avec une certaine nervosité qui leur
donne une grande fraîcheur. Les merlots étaient particulièrement gras, un peu confiturés, tandis que les cabernets montraient des nez très nets, de fruits noirs et de violette. En bouche, leur
longueur et leur fraîcheur sont remarquables.
2004 est finalement un millésime très classique.